vendredi 24 octobre 2008

La conscience

On a coutume de se représenter la conscience comme un lieu qui accueille les infos passivement, et qui est capable de saisir son identité par l'introspection. Cependant ce que cela implique pour l'Homme, on ne l'aperçoit que confusément.

La conscience du monde

Conscience= réceptacle susceptible de se remplir et de se vider?? Descartes: le doute hyperbolique.
  • Projet: fonder une philo solide comme la physique en rompant avec la scolastique.
  • Sa méthode: Le doute hyperbolique. Il cherche la certitude absolue. Naissance du Cogito Je pense donc je suis. Descartes affirme ici l'existence de la conscience comme substance capable de se maintenir alors qu'elles est vide de tout contenu.
On vide sa conscience de son contenu et on s'aperçoit qu'elle parvient ainsi à se maintenir: c'est un artifice théorique dit Husserl: la conscience est toujours conscience de quelque chose. Car la conscience appelle elle-même le monde. Concept d'intentionnalité: la conscience donne du sens au donné diffus qui se présente à elle. Elle se constitue donc elle même comme sujet face à un monde objet. Enjeu: la conscience n'est pas une chose, c'est une activité: elle constitue le monde par son activité donatrice de sens.
Pour Kant, déjà, on prend conscience du monde lorsque la conscience s'empare du monde pour en faire son objet avec l'idée que le conscience est sujet. C'est le début du modernisme en contradiction avec la pensée grecque dans laquelle l'Homme est en fusion avec le cosmos.

La conscience de soi

  • Voilà ce qui définit la conscience: Sartre: Si, par impossible, vous entriez dans une conscience, vous seriez saisi par un tourbillon et rejeté au dehors, car la conscience n'a pas de dedans: elle n'est rien que le dehors d'elle-même et c'est cette fuite absolue, ce refus d'être substance qui la constitue comme une conscience. Pour Sartre, on ne trouve dans sa conscience qu'une multitude de pensées, de la pluralité et du mouvement.
  • Hume: Toute idée réelle du moi doit provenir d'une impression particulière. C'est impression doit nécessairement demeurer la même, invariablement, pendant toute la durée de notre vie, puisque que c'est ainsi que le moi est censé exister. Mais il n'y a pas d'impression constance et invariable. La douleur et le plaisir, le chagrin et la joie, se succèdent. Ce ne peut pas être d'une de ces impressions que provient l'idée du moi et, en conséquence, il n'y a pas un telle idée. Il y a seulement ce que j'appelle le moi. Pour Hume le moi est une succession d'états et rien qui resterait identique. Il n'y a donc pas de moi, c'est seulement un mot. Ainsi l'identité vole en éclat (identité= ce qui reste identique). Ce mouvement incessant peut aller même jusqu'à la contradiction, le conflit.
  • L'inconscient, Freud. Début 20ème: les hystériques: des symptômes sans lésions organiques: les psychiatres Charcot, Breuer et Freud utilisent la méthode de l'hypnose: disparition des symptômes mais provisoirement seulement. Freud invente la méthode des associations libres dans le but de donner au patient une totale liberté d'expression. Il forme l'hypothèse de l'inconscient: Nécessaire et légitime pour combler les lacunes de la conscience. Que renferme l'inconscience? des fantasmes, c'est à dire ces scénario imaginaires où le sujet se met en scène et qui permet une projection des désirs refoulés.
  • Pour Freud il y a trois principaux fantasmes originaires: ceux qui sont liés à la vie utérine, la peur de la castration, la scène originaire: perception par l'enfant de la relation sexuelle entre ses parents. Ces fantasmes sont refoulés dans l'inconscient car la conscience verse dans le gouffre de l'inconscient tout ce qui la gène= ce qui est acceptable moralement et socialement. Mais aussi refoulement du refoulement: on ne sait pas que l'on refoule, on ne sait pas que l'on a un inconscient: -> Je est un autre. Rimbaud.
  • L'inconscient se cache et se manifeste par un langage crypté qu'il faut interpréter. La psychanalyse est un art de l'interprétation. Le psychanalyste accordera un intérêt privilégié au rêves, aux actes manqués, aux symptômes où l'inconscient semble s'exprimer de manière privilégiée aux moyens de symboles, chaque individu ayant sa propre symbolique.
  • On comprend donc deux choses: -le moi est déchiré entre les pulsions (le ça) qui traduisent les fantasmes, et la morale (le surmoi) et la réalité. C'est un moi en conflit. - l'inconscient qui se dissimule dans la conscience conserve une grande part de son mystère. Renoncer à une déf. de soi-même?
  • Hegel: L'homme ne peut prendre conscience de lui même qu'en tant qu'esprit. La conscience de soi est théorique (l'homme pense sa propre pensée) et pratique (il se cherche et se trouve dans les effets de l'action qu'il exerce sur le monde extérieur). Hegel privilégie la manière pratique. Mais c'est une connaissance générique, pas individuelle.

La conscience morale

  • Sujet conscient= celui qui juge les choses et se juge lui même et qu'il se demande s'il fait bien ou mal. L'homme a une conscience qui peut prendre le temps d'analyse, de choisir de décider: LIBERTE. L'animal lui fait selon son instinct, dans l'instant.
  • Conscience=reflexion=décision=liberté=responsabilité. La cs. fait de moi un être responsable.
  • Nietzsche: CS= invention judéo-chrétienne pour rendre les hommes coupables. N. attaque ce la notion de cs au nom de la liberté. La cs nous empêche de vivre en nous culpabilisant, mais la morale est une notion necessaire.
  • Kant: Chacun peut ne pas écouter la voix intérieure qui lui dit clairement et fermement comment se conduire, mais il ne peut pas ne pas l'entendre. Chacun a une conscience morale à laquelle il est libre d'obéir et de transgresser.
  • Bilan: J'ai une conscience (faculté de se représenter ce qui se présente) et donc:
  1. Je sais ce qui m'arrive --> Je ne suis pas à traiter comme une chose/animal car le me rend compte de ce qu'on me dit et me fait. Je ne souffre pas seulement physique.
  2. Je sais ce que je dis, ce que je fais
  3. Je choisis de dire ce que je dis et de faire ce que je fait --> liberte, responsabilité.
  • On est souvent tenté de se dérober devant ses responsabilités par l'absorption de produits psycho-actifs ou en mettant en avant le determinisme social ou psy:
  • Determinisme social: Marx: Le cs est le produit des conditions matérielles d'existence. Mes actes sont determinés par mon milieu social: je ne suis pas libre
  • Determinisme psy: Freud: L'inconscient est souterrain et souverain. C'est lui qui commande: je ne suis pas libre.
  • Mais nous voulons rester hommes: des êtres libres Sartre: L'homme est ce qu'il fait de ce qu'on a fait de lui. Education, milieu, inconscient= une situation: il peut se positionner à l'interieur de cette situation.

Aucun commentaire: